Masanobu Fukuoka

EAD 3) Historique du Mas de Bro

Cette vidéo est la dernière d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous relate une partie de l’histoire agricole du Lot, en particulier l’édification de structures en pierres sèches dans l’ensemble de la région.

 

EAD 2) Types de cultures au Mas de Bro

Cette vidéo est la deuxième d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous explique la stratégie qu’il a retenu pour cultiver les terres difficiles du causse et passe en revue les plantes qu’il envisage d’y produire.

 

EAD 1) Présentation du Mas de Bro

Cette vidéo est la première d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous décrit le lieu et les caractéristiques du terrain.

 

Le « non faire » et le « non agir »

Le « non faire » et le « non agir »

Bonjour à toutes et à tous,

Je ne suis pas cultivateur à l’origine. Cela ne fait qu’un an et demi que j’étudie l’agriculture naturelle… et que je m’initie par la même occasion à la botanique, à l’herboristerie, et aux techniques de culture vivrière.

Avant de m’intéresser à la terre, j’étais plutôt tourné vers l’esprit et l’abstrait, la musique et le rock ‘n roll. Inutile de vous dire que l’agriculture naturelle est devenue pour moi aujourd’hui une véritable thérapie, tant mentale que physique.
Avant d’y venir, comme appelé par une sorte d’évidence intérieur, j’avais passé sept années à étudier la psychologie et l’ésotérisme. Cela se passait par correspondance sur un forum et donnait lieu régulièrement à des rencontres physiques quelque part en France.
Bises au passage à toute l’équipe de Psukelogos.com

Vous allez bientôt saisir le lien avec ce fil de discussion sur les plantes et l’agriculture. Si je vous raconte ainsi ma vie, c’est pour que vous puissiez plus facilement interpréter mon cheminement et le lien avec l’agriculture naturelle.

En toutes choses, l’ensemble des parties forme un tout : l’ésotérisme pour comprendre l’univers, la psychologie pour permettre à l’être humain de vivre en résonance et en harmonie au sein de cet univers. Et non pas tel qu’il se voit et désire vivre mentalement en faisant fi de tout le reste. Cette dernière option ne fonctionne pas, elle l’a déjà prouvé à maintes reprises. Elle génère même énormément de résistances, et donc de souffrances inutiles.
Combien de fois l’histoire devra t-elle se répéter, avant que l’être humain relève la tête et cesse enfin de se la taper contre des murs qui n’existent pas ?

Par ailleurs, toutes ces notions étant liées (quoi que séparées les unes des autres dans nos esprits d’occidentaux) je m’intéresse beaucoup en ce moment à l’alimentation naturelle, et donc à la médecine du corps. Hypocrate le disait déjà en son temps : « Que ton aliment soit ta seule médecine ! »

De manière un peu désordonnée, j’aimerai donc ajouter ici une réflexion à propos de ce qu’à écrit Olivier Barbié de l’ITAN, à l’occasion d’un échange de messages avec les élèves de son école :

« Est-ce que l’agriculture naturelle est de l’agriculture biologique améliorée ? Du point de vue des partisans de l’agriculture biologique, dont je fais partie, la réponse est « oui ». Du point de vue de Fukuoka, la réponse est « non ». Car pour lui, l’agriculture naturelle ne se caractérise pas par des pratiques mais par un état d’esprit, à savoir le non-agir (attention, le mot non-agir est la traduction de wu wei. La meilleur expression en est le dialogue de la Bagavad Gîta lorsque Krishna se pose la question « dois-je où non combattre contre mes amis et frères ? ». Si combattre lui inspire une émotion, c’est de l’agir. S’il combat parce que c’est son devoir, la fatalité, etc., alors c’est du non agir. Il faut vraiment être occidentale pour traduire wu wei avec le mot agir !! En fait, ça n’a rien à voir.). Pour moi et pour beaucoup d’autres, au contraire, une agronomie ne se caractérise pas par un état d’esprit mais par des pratiques, des techniques. C’est en cela que nous restons des Occidentaux et que Fukuoka reste un Oriental. Par conséquent, la réponse à ta question dépend du point de vue que tu choisis. »

Vous le savez déjà très certainement, les indiens d’Amérique sont arrivés sur ce double continent par le détroit de Béring. Ils constituent de ce fait une branche issue de la lignée humaine asiatique.
Il y a une dizaine d’années, j’ai cherché à pénétrer l’état d’esprit des indiens d’Amérique centrale. J’ai trouvé ce que je recherchais dans les écrits de Carlos Castaneda. Sans les quelques notions d’ésotérisme que je possédais à l’époque, je n’y aurai rien compris tellement cette manière de penser et de percevoir le monde, diffère de nos conceptions d’hommes modernes dit : « occidental ».

Un des principes sur lequel l’auteur insiste dans les premiers livres, est le « non-faire ». Ce qui, au passage, pourrait indiquer que le « non-agir » du bouddhisme zen japonnais, serait issue d’un vieux fond commun partagé par les peuples est-asiatiques et les indiens d’Amérique ?
Selon l’interprétation que j’en ai aujourd’hui, le « non-faire » ou le « non-agir » se résument à ne plus seulement fonctionner par habitude, mais bien plutôt à adapter nos actions, de manières à ce qu’elles correspondent à l’actualité que nous sommes en train de vivre dans l’instant.

L’habitude et la systématisation permettent, il est vrai, de parfois gagner du temps. Pour réaliser certains gestes routiniers qui ne demandent pas une grande attention, par exemple. Mais autour de nous, le monde est fluctuant. Il bouge, et nous évoluons nous-mêmes inéluctablement.

Le « non-faire » ou le « non-agir », cela consiste donc, en quelque sorte, à arrêter le monde tel que nous le connaissons, pour enfin découvrir (ou redécouvrir) le monde tel qu’il est au moment présent dans l’actualité que nous vivons.

Dans un tel moment de calme mental, nous pouvons alors nous poser la question : « les habitudes d’hier, qui m’ont si bien réussies, se justifient-elles encore aujourd’hui ? ».

Voilà pourquoi, fort de cette connaissance, je considère qu’il est bon parfois de sortir de l’état d’esprit dualiste, celui qui sépare et qui classe, pour voir un peu les choses de manière plus globale et unifiée. Certains pour imager diront qu’il est bon, parfois, de « prendre de la hauteur ».
Je trouverai dommage de me priver de cette ressource disponible, maintenant que j’en connais l’existence. Ma vie me démontre tous les jours qu’il est possible, en alternance, de raisonner rationnellement comme un bon occidental héritier de la pensée grecque et moyen-orientale, tout en s’accordant des moments de pause pour se remettre en phase avec les événements présents.
Une saine habitude très présente dans les pratiques rituelles du bouddhisme zen japonnais.

C’est une gymnastique. Une recherche constante du point d’équilibre, du geste juste. Une orientation mentale qui n’exclue en rien l’orientation inverse et complémentaire, celle de l’agir et de l’intellect rationnel. Du moment que cela se justifie dans l’actualité.

En somme, pourquoi trancher et écarter l’une ou l’autre des possibilités ? Autant les voir toutes les deux pour ce qu’elles sont, et apprendre à les utiliser l’une et l’autre à bon escient. C’est mon point de vue.

Sans l’approche « naturelle » de l’agriculture, jamais je n’aurai envisagé, ne serait-ce qu’un instant, devenir agriculteur. Est-ce d’ailleurs cela qui me motive ? J’en doute. L’important pour moi étant avant tout de manger, et de manger des produits saints et réellement nourrissants pour mes cellules corporelles. Comme le dit Pierre Rabhi, un des premiers devoirs de notre contrat social devrait-être de produire au moins une partie de notre propre alimentation. La véritable souveraineté commence avec la souveraineté alimentaire.

Je sais aujourd’hui que c’est par cette voie que je pourrai accéder à la pleine santé, tant mentale que physique. Et j’aspire au plein épanouissement de tous mes potentiels et à la réalisation de tous mes espoirs les plus refoulés. C’est pourquoi je dis que je suis venu à l’agriculture par la psychologie et l’ésotérisme. Et que cette approche m’aide énormément à lâcher prise, à observer avant d’agir, et à percer le fond de la pensée d’un Fukuoka, ou plus proche de nous, d’un Olivier Barbié.

Cordialement,

Oromasus

Semis en boulettes d’argile 01 : « Premier essai »

Semis en boulettes d’argile : « premier essai »

Bonjour à toutes et à tous,

Après de multiples tentatives de semis : en poquets enterrés, à la volée, en ligne recouvert de terreau, sous une couche de paillis, en godet, en terrine, je m’aperçois à quel point réussir la levée des graines et le bon développement des plantules n’est pas chose aisée. Pourtant certaines plantes comme la bourrache, l’arroche ou la roquette se sont ressemées d’elles mêmes sans soucis au cours du printemps.
Des sauvages comestibles comme le chénopode blanc ou l’amarante en ont fait de même.

Dans l’idéal, le jardin potager devrait presque entièrement se ressemer ainsi de lui même chaque année. J’ai récolté aujourd’hui, par exemple, une pleine enveloppe de graines d’épinards. Beaucoup d’entre elles sont tombées au sol pendant l’opération. J’ai bon espoir de les voir germer le moment venu pour une production d’automne.

Après cette petite session de récolte, je me suis attelé à la tâche du jour. Il existe une méthode que je n’ai pas encore testée : les semis en boulette d’argile tels que les pratiquait Masanobu Fukuoka pour ensemencer son champ de céréales.
Une recherche sur internet m’a permis de trouver plusieurs recettes. Il ne restait plus qu’à m’inspirer de tout ça, puis de me retrousser les manches et de me mettre à l’ouvrage.

Voici donc le premier d’une suite d’articles, qui me permettront de conserver en mémoire les tâtonnements et les résultats obtenus.
Un moyen également d’en faire profiter les internautes intéressés par cette pratique, et pourquoi pas de partager les retours d’expérience et les astuces ?

2013_07_27_Boulettes_Aubergines

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La recette

Pour être juste, je dois dire que j’avais déjà tenté l’expérience il y a quelques mois en utilisant approximativement la méthode de Fukuoka. Je n’avais pas vaporisé l’eau comme il le préconise : les graines potagères étant généralement petites je ne l’avais pas sentis.
En dosant au jugé, je n’avais pas réussi à obtenir la bonne consistance de terre et le résultat n’avait pas été concluant. Je n’avais pas persévéré.

Voici ce que dit Fukuoka lui-même à propos de boulettes de graines dans son ouvrage « la révolution dans un seul brin de paille » :

Quand le riz est semé en automne et laissé découvert, les semences sont souvent mangées par les souris et les oiseaux ou bien elles pourrissent au sol et c’est pourquoi j’enferme les semences de riz dans de petites boulettes d’argile avant de semer. La semence est étalée sur un plateau ou une panière que l’on secoue dans un mouvent de va-et-vient circulaire. On la saupoudre d’argile finement pulvérisée et on ajoute de temps en temps une fine buée d’eau. Cela forme de petites boulettes d’environ un centimètre de diamètre.
« En un jour il est possible de faire assez de boulettes d’argile pour ensemencer environ deux hectares. Je trouve que là où les boulettes sont couvertes de paille, les semences germent bien et ne pourrissent pas même les années de pluie. »

Le deuxième procédé qu’il décrit me semble encore plus intéressant :

On fait d’abord tremper dans l’eau pendant plusieurs heures la semence de riz décortiqué. On la retire et on la mélange à de l’agile humecté tout en foulant des pieds ou des mains. Puis on presse l’agrile à travers un tamis en grillage de cage à poule pour le séparer en petites mottes. On doit laisser sécher les mottes un jour ou deux, ou jusqu’à ce qu’on puisse aisément les rouler en boulettes entre les paumes. Idéalement il y a une graine par boulette. En un jour il est possible de faire assez de boulettes pour ensemencer environ deux hectares. »

J’y reviendrai, car les essais « bille en tête » réalisés hier et aujourd’hui n’ont pas vraiment été satisfaisants. Comme nous allons le voir.

Première tentative :

Pour la première tentative, j’ai utilisé le procédé qui me paraissait le plus simple.

Il consiste à former d’abord une pâte homogène de manière à rouler unes à unes des boulettes d’argile parfaitement rondes. Ensuite, à l’aide d’un bâton bien dimensionné, j’ai pratiqué une ouverture dans l’un des flancs de chacune d’entre elles.
Une fois quelles furent toutes formées et ouvertes, j’ai pris de petites quantités de lombricompost que j’ai appliqué sur les graines en tapotant légèrement dessus. Ces dernières adhérant au compost humide, il ne me restait plus qu’à refermer l’ensemble de manière à obtenir de petites sphères d’un centimètre de diamètre, fourrées de graines.

Pour finir, j’ai inséré ces billes de compost garnies au cœur des boulettes d’argile éventrées, que j’ai de nouveau roulé entre mes paumes avant de les mettre à sécher.

Je me suis dit que ça ne ferait pas de mal d’ajouter du lombricompost maison afin de stimuler la venue des premières feuilles. Une recette trouvée sur Ekopédia préconise de mélanger du compost à l’argile. Est-ce une bonne solution ? Fukuoka se contentait semble t-il d’argile de son champ et de la fumure qu’y déposaient ses canards.

Le lombricompt est à mon avis un excellent fertilisant et j’en produis gratuitement tout au long de l’année. Autant donc l’utiliser.
Pour donner une idée de ses qualités : j’en ai laissé quelques kilos dans un sac plastique, à même le sol de la serre, et cela pendant plusieurs mois. Et juillet a été particulièrement chaud en 2013. Cela n’a pas empêché les petits lombrics de s’y développer et la matière est restée parfaitement humide et vivante.

Idéal donc à mon sens, pour aider les plantes à surmonter la phase délicate que représente le semi et la maturation des plantules.

Il m’a fallu du temps pour façonner ainsi une petite quantité de boulettes. Cet après-midi, elles avaient déjà bien séchées et avaient conservées une forme parfaitement ronde, solide et homogène. Le revers, c’est que l’opération s’est révélée bien laborieuse en raison du trop grand nombre d’étapes.

Deuxième tentative :

Deux poubelles, deux planches, les ingrédients à portée de main, j’étais bien décidé à améliorer le procédé aujourd’hui. Pour ce faire, rien de tel qu’un petit chantier au fond du jardin à l’ombre du sureau.

2013_07_25_Boulette_Chantier

J’ai commencé par remplir une première soucoupe d’argile que j’ai réduit en poudre le plus fin possible.

2013_07_25_Boulette_Argile

J’ai ensuite mélangé les graines en choisissant un assortiment de légumes racines : de l’oignon blanc pour le printemps prochain, des carottes Rothild pour l’hiver, des radis de l’année dernière pour récolter dans un mois, ainsi que des choux-rave Lanro, des betteraves Forono, et des navets d’été pour une dégustation prévue pour le courant de l’automne.

2013_07_25_Boulette_graines

Une grosse poignée du précieux lombricompost !

2013_07_25_Boulette_Compost

Il ne restait plus qu’à remplir un plein récipient d’eau et l’atelier boulette pouvait débuter.

On peut voir l’ensemble sur la photo suivante, ainsi que quelques boulettes réalisées la veille.

2013_07_25_Boulette_Ingredients

Modifiant la technique décrite un peu plus haut, j’ai commencé par former des petits tas avec le lombricompost et j’y ai imprimé un creux avec mon doigt pour accueillir les graines. Comme c’est les premières tentatives et que j’ai tout mon temps, je me suis appliqué à mettre un contenu équivalent dans chaque préparation. Deux radis, deux ou trois navets, deux oignons, deux choux-raves, quelques carottes et un groupe soudé de graines de betteraves.

2013_07_25_Boulette_Compost_Graines

Il ne me restait plus ensuite qu’à refermer le tout pour former une petite boulette d’environ 1cm.

2013_07_25_Boulette_Compost_Boule

C’est quand il m’a fallu enrober ces boulettes de compost avec de l’argile que les choses se sont compliquées. Je n’ai pas testé avec un vaporisateur en les roulant dans la poudre d’argile (ce que faisait Fukuoka) mais j’ai mouillé grossièrement ce dernier afin de former une pâte collante.
Celle-ci adhérait mal, n’avait pas une bonne consistance, et j’ai eu énormément de difficultés à rouler proprement les boulettes.

L’idée ne me semblait pourtant pas mal au départ. Elle demande moins d’étapes que la première méthode et la clé réside je pense dans le vaporisateur. Au final, j’ai formé environ 70 boulettes en 2h. Ce qui représente tout de même beaucoup de travail, de temps et d’attention.

Pour donner un aperçu du résultat en image, voici une photo qui permet de comparer les boulettes d’hier avec celles d’aujourd’hui.

A gauche, les boulettes de la veille déjà sèches sont bien rondes et solides. A droite, elles n’ont qu’une fine couche d’argile cassante et sont bien moins homogènes.

2013_07_26_Boulettes_Comparees

Avant de tester la technique avec un grillage, je vais essayer de faire un mix de tout ça. Former des boulettes de compost remplies de graines n’est pas compliqué. Je les ferai juste un peu plus petites. Pour la suite, je me suis muni d’un vaporisateur. En roulant les billes dans l’argile humectée tel que je préconise Fukuoka, j’ai bon espoir d’obtenir de parfaites boulettes bien rondes et bien solides.

Je termine cet article avec quelques clichés des boulettes en situation, placées à même le sol dans la première butte de culture :

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2013_07_27_Boulette_Paillis02

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