Lierre terrestre (Glechoma hederacea L.)
Lierre terrestre (Glechoma hederacea L.)
Il est venu de lui-même au jardin le lierre terrestre. Ce pourquoi je le classe parmi les plantes sauvages.
En 2012 je l’avais identifié pour la première fois, mais je l’avais systématiquement arraché partout où il empiétait sur les buttes de culture. Le voilà de nouveau, au rendez-vous dès les premiers rayons de soleil tardifs de ce mois d’avril 2013, formant un tapis, ici, au pied de deux oignons de l’année précédente.

Curieux, je me suis penché sur la question.
Il s’avère après examens, que le lierre terrestre est comestible et que comme bon nombre de lamiacées, il recèle des essences aux propriétés médicinales. Je l’ai donc laissé se développer en association avec les cultures pour voir ce qu’il advenait.
D’après Gérard Ducerf dans son encyclopédie des plantes bio-indicatrices, le lierre terrestre pousse naturellement en lisière de forêt ou dans les clairières, mais il affectionne également les bords de routes, les friches agricoles, les terrains vagues, les cultures et les jardins familiaux.
Il indique un sol engorgé en matières organiques d’origine végétale non décomposées, une faible teneur en azote et en matières organiques animale, et un sol plutôt humide.
En somme nous avons là une plante qui est vivace, qui tolère l’ombre des grands arbres, qui est rudérale, ce qui signifie qu’elle apprécie la présence des humains, qui protège le sol sans trop concurrencer les cultures, qui se récolte crue pour relever les jus et les salades, et qui peut se faire sécher pour confectionner des mélanges à tisane pour l’automne et l’hiver.
Une parfaite candidate à installer dans un jardin forêt nourricier, donc.
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Comment la reconnaître ?
Il s’agit d’une plante vivace herbacée, pas besoin de la ressemer, qui dépasse rarement les 30 cm. Elle se multiplie au moyen de stolons, capables de ramper et de grimper à l’assaut des obstacles, puis de s’enraciner au contact du sol pour donner naissance à de nouvelles tiges florales.

Elle sort de terre au mois de mars pour coloniser les sols encore à nu, puis forme peu à peu un tapis de verdure pour fleurir d’avril à juin.


La tiges florale est redressée, simple, longue de 5 à 30 cm.

Les feuilles sont opposées, pétiolées, en forme de rein ou de cœur, crénelées, vertes, molles et palmatinervées.




Les fleurs mauves à violettes, tachées de pourpre, sont grandes et odorantes. Elles sont réunies par 2 ou 3 à l’aisselle des feuilles supérieures et orientées du même coté. Le calice tubuleux, formé par 5 sépales soudés, est droit et à 5 dents un peu inégales.

La corolle bilabiée, longue de 15 à 20 mm, est à tube droit et saillant, à gorge dilatée.

La lèvre supérieure est dressée, plane, échancrée. La lèvre inférieure est à 3 lobes, dont le médian est en cœur renversé. Les 4 étamines sont rapprochées, ascendantes, les deux intérieures plus longues. Les anthères disposées en croix, sont à lobes divergents.

Le fruit est un tétrakène dissimulé au fond du calice.
(Source : L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices / Alimentaires et médicinales, de Gérard Ducerf. Éditions Promonature)



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Le lierre terrestre en pratique (partie évolutive)
L’hiver de l’année 2013 s’est prolongé fort tard. Le lierre terrestre est de ce fait apparu tardivement, dans le courant du mois de mars. Il s’est surtout développé dans le bas du jardin et le long du chemin à l’est, là où les ruissellements d’eaux de pluies sont plus abondants. De là, il a commencé à se répandre à l’assaut des buttes et au pied des planches de coffrage.
Début avril il formait par endroits un tapis clairsemé, ne gênant pas les quelques légumes déjà levés.

Un mois plus tard, on le retrouve à peine plus haut tandis que la consoude à explosé et que les pissenlits ont déjà fait leurs graines.

Aucun problème dans ces conditions pour repiquer des légumes tels que ce chou Daubenton, à même le parterre de lierre terrestre. Étant donné que ce dernier ne s’enracine pas très profondément, il m’a suffit de l’arracher à l’endroit voulu. Par la suite, un éclaircissage régulier a été nécessaire afin de permettre au chou de respirer. L’occasion de faire quelques récoltes, soit pour agrémenter les salades de printemps, soit en grande quantité pour le faire sécher en prévision de l’hiver.
J’aurai tendance à penser que ses propriétés aromatiques lui confèrent un pouvoir répulsif sur certains insectes. Qui plus est, sa densité est sans doute un atout pour freiner les gastéropodes et les empêcher d’accéder facilement aux légumes cultivés.

Il s’est également progressivement installé à l’intérieur des carrés de culture à partir de ses rejets. Ce qui n’a posé aucun soucis pour les fèves déjà bien plus hautes à la mi mai.

Ici, toujours au mois de mai, on le retrouve au pied de la planche à droite, et au premier plan parmi les autres herbes spontanées. Cette partie du jardin étant encore largement ombragée à cette période de l’année, son développement y a été plus tardif et moins fournit.

Dans les carrés de cultures il s’est fait rare, hormis du coté est comme on vient de le voir. Etant donné que j’ai remué la terre afin d’installer les planches de coffrage, la terre y était partout restée à nu, soumises directement aux intempéries. Deux choux de l’année précédente étaient cependant restés en place. Sans doute cela a-il créé une zone plus humide et mieux protégée. toujours est t-il qu’il s’est plu à cet endroit où il a formé une belle touffe.
On peu apercevoir les tiges des choux en fleur qui en émergent. Nous étions alors fin mai.

Nous le retrouvons ici à gauche, poussant timidement au pied d’une carotte dans sa deuxième année.

Sur cette autre prise de vue du même endroit, on le voit en train de lancer ses stolons à l’assaut du carré de culture en arrière plan.

Un mois plus tard, début juin, il avait ainsi rejoint la petite colonie située au pied des fèves. Le soleil aidant, sa progression était alors impressionnante.

C’est dans la première butte, la zone la plus ensoleillée tout en bas du jardin, qu’il s’est développé en premier et que sa densité à été la plus importante. Très vite cependant, les consoudes on pris le pas en couvrant le sol d’une épaisse végétation. Un peu plus loin, nous pouvons le voir au pied des fèves et de la roquette, formant un parfait couvre-sol dans les intervalles.


En conclusion, sa présence n’a jamais posé de problème et j’ai pu, tout en le contrôlant, en récolter assez pour remplir un plein bocal de sommités fleuries séchées. Étant donné qu’il est vivace, j’espère qu’il gagnera encore du terrain l’année prochaine, pour former un couvre-sol protecteur dès les premiers jours du mois de mars.
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