Journée technique de formation aux jardins de Terran (suite)
Après un petit détours par un vieux chemin en creux, façonné par les anciens à force d’y circuler et d’y charrier des troncs, nous sommes redescendu d’un étage dans la pente pour parvenir jusqu’à l’entrée des anciens jardins de sortilèges, aujourd’hui devenus les jardins de Tellan.
Agathe ayant repris cette année l’entretient de ces jardins, consacrés aux légumes tout autant qu’aux fleurs, aux aromatiques et aux médicinales, c’est elle qui s’est chargée de nous en faire la visite.
Ces jardins ont été conçu en enfilade le long de la courbe de niveau, séparés les uns des autres par des bosquets d’arbres, des cabanes, des portiques fleuris et des arceaux de feuillages.
Du coté de la vallée, ils forment des terrasses de six ou sept mètres de large, divisées elles-mêmes en platebandes et en planches de cultures diversifiées. En direction du somment, après le sentier central, ils présentent une forte pente jusqu’à une nouvelle terrasse où un chemin permet de les admirer de haut.
Agathe nous a parlé des associations entre les plantes et de l’intérêt qu’il y a à les mélanger en tenant compte leurs enracinements, de leur besoin en soleil et de leurs interactions bénéfiques.
Elle nous a aussi parlé des vertus des plantes, de sa manière de les cultiver, de l’importance du paillage après la récolte en fin de saison par exemple, pour que le sol ne reste pas à nu exposé au soleil et aux intempéries. En mélangeant du carton ou du papier kraft aux résidus de la culture précédente, elle limite les herbes sauvages, protège la terre et la prépare pour la prochaine culture.
A la manière des moines ou des herboristes, les plantes cultivées aux jardins du Terran contribuent aussi à nous soigner. Elles peuvent également rendre ce genre de service au jardin, fermentées sous forme de purin.
Certaines zones sont plus sauvages, façon jardin naturel.
Nous avons progressé d’un jardin à l’autre à travers un dédale de sentiers, de recoins et de bosquets en pagaille, avec pour toile de fond la vallée et le Mont Cagire. Tout au bout, un endroit moins pentu et plus éclairé, avec une jardinière fleurie, un abri pour les tomates et une nouvelle terrasse cultivée.
Les tomates sont cultivées sous une protection pour leur épargner les ardeurs du soleil et limiter les excès d’humidité. Là aussi l’accent est mis sur les associations végétales, comme avec les tagètes et les haricots qui poussent à leurs pieds, et les amarantes rouges qui se sont invitées au milieu de tout ça.
De l’autre coté de l’allée, des vivaces côtoient les annuelles et les bisanuelles dans les rangs de culture. Agathe nous a expliqué comment elle s’y prend pour faire cohabiter toute cette diversité, comment certaines se ressèment, comment certaines restent en place quand tout autour d’elles a été récolté au fauché.
D’une touffe de capucine émerge un pied d’aneth, les haricots sont si denses qu’ils forment un mur végétal, par endroits les capucines servent de mulch, tandis que des grimpantes partent à l’assaut des cardons.
Une fois récoltée, la valériane est laissée en place avec quelques feuilles pour assurer sa survie. Par endroits, les légumes sont de manière surprenante cultivés en rangs bien délimités, mais de l’ensemble se dégage un sentiment d’abondance, d’harmonie et de spontanéité joyeuse.
Une balade fort agréable tout autant qu’instructive. Pendant que le groupe s’éloignait pour prendre le repas de midi, je me suis attardé pour profiter du paysage et pour détailler les parterres, les passages et les structures verticales.
La matinée s’est terminée par un repas bien sympathique pris tous ensemble en plein air.
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