agriculture naturelle

EAD 3) Historique du Mas de Bro

Cette vidéo est la dernière d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous relate une partie de l’histoire agricole du Lot, en particulier l’édification de structures en pierres sèches dans l’ensemble de la région.

 

EAD 2) Types de cultures au Mas de Bro

Cette vidéo est la deuxième d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous explique la stratégie qu’il a retenu pour cultiver les terres difficiles du causse et passe en revue les plantes qu’il envisage d’y produire.

 

EAD 1) Présentation du Mas de Bro

Cette vidéo est la première d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous décrit le lieu et les caractéristiques du terrain.

 

Étude de sol et creusement d’une mare

La fin d’automne pluvieuse est l’occasion d’observer comment se comporte le terrain des Jardins des Bossettes, vis à vis des écoulements d’eau, et de réaliser également une fosse pédologique pour observer le sol dans ses profondeurs.

A cet effet, deux fosses ont été creusées. Elles permettront en outre de récupérer de l’argile et du gravier grossier pour des usages ultérieurs.

La compagnie des simples

Voici une vidéo en trois volets, qui retrace l’installation et l’itinéraire de Fifi et Michèle à Poulinat, près de Nexon, où ils ont fondé « LA COMPAGNIE DES SIMPLES ».

Après s’être formé au jardinage au cours de ses pérégrinations, Michèle Monico décide de suivre une formation d’herboriste à l’ARH (ASSOCIATION POUR LE RENOUVEAU DE L’HERBORISTERIE), avant d’adhérer au syndicat des simples (SIMPLES : SYNDICAT INTER-MASSIFS POUR LA PRODUCTION ET L’ÉCONOMIE DES SIMPLES).

Cette vidéo a été réalisée pour l’EAD (ÉCOLE D’AGRICULTURE NATURELLE) par Stephane Molino, lors d’un stage de formation en vue d’obtenir le diplôme de « technicien en agriculture naturelle ».

Poulinat_image

EAD Poulinat la compagnie des simples 01

EAD Poulinat la compagnie des simples 02

EAD Poulinat la compagnie des simples 03

Bon visionnage !

Oromasus

Agriculture et alimentation

Bonjour à toutes et à tous,

Je reprends ici un fil de discussion commencé sur le Forum de l’ITAN dans le sujet : « Une maladie… Que faire en A.Naturelle ? ».

La question posée par l’un des élèves était la suivante :

« penses tu que la nourriture tiré de l’élevage est compatible avec notre dessein d’humain »

Je m’intéresse et me forme en ce moment à l’approche hygiéniste de la santé et en particulier de la nutrition (merci vivrecru.org). Le but général de ce courant étant de définir ce qui est physiologiquement adapté à notre organisme humain, tant d’un point de vu alimentaire que comportemental.

Le sujet peut sembler assez éloigné de l’agriculture, mais pourtant, le lien entre l’alimentation et la production de nourriture est fondamental. Ne serait-ce que pour le producteur qui désire s’adapter au consommateur.
Suivra t-il les petits désirs égotiques de ce dernier quitte à ruiner sa terre pour des questions d’argent, ou cherchera t-il à produire une nourriture de qualité en prenant en compte la santé de ses clients ?

Les hygiénistes nous exposent que le mot « omnivore » signifie que nous sommes capables de manger un peu de tout sans tomber malade. Ce qui est exacte.
Mais au sens strict, biologiquement parlant, quoi que potentiellement omnivores, nous sommes avant tout des frugivores. Autrement dit, nos organes d’assimilation des nutriments sont parfaitement adaptés à un régime composé essentiellement de feuilles tendres et de fruits biens mûrs, ce à quoi s’ajoutent quelques racines, un peu de viande, des œufs, et des insectes ou larves d’insectes trouvés de manière opportuniste.

Ça ce sont les données objectives. Mais l’homme est un animal subjectif et culturel, et quoi que bien plus rentable économiquement et plus sain pour sa santé, la consommation d’insectes n’est pas encore d’actualité en France. Et comment résister à une bonne tranche de jambon Corse ou à un petit verre de vin rouge me direz-vous ? J’en conviens, ce sont des petits plaisirs de la vie dont il serait difficile de se passer définitivement.

Autant dire que c’est l’ensemble de notre mode alimentaire qui doit être revus et corrigé si nous désirons nous conformer à cette notion de nourriture physiologique. A partir des prémices de l’hygiénisme, nous pouvons même nous poser la question : la nourriture cuite est-elle adaptée à nos organes de la digestion et de l’élimination des déchets ?

Selon une étude scientifique récente, si plus de la moitié de ce que nous mangeons à été cuit, alors le corps ne peut plus gérer l’excès de toxines qui stagne dans l’organisme. Il considère alors la nourriture comme un corps étranger et la traite comme tel.

En effet, la cuisson tend à dénaturer les aliments en favorisant les réactions chimiques. Une cuisson lente et à base température sera plus à même de conserver intactes les vitamines et les oligo-éléments, qu’une cuisson rapide au point d’ébullition. Sous l’effet de la chaleur, les produits se déshydratent (or c’est l’eau qui transporte les nutriments), et surtout, les molécules directement assimilables par le corps sont transformées en chaines plus longues dont le corps ne saura que faire.

En ce qui concerne les protéines, depuis leur découverte, les scientifiques en ont fait grand cas au point de créer une sorte de mythe moderne : « il faut manger beaucoup de protéines pour être en bonne santé ! ».

Il est pourtant démontré scientifiquement que pour un adulte, l’apport calorique moyen idéal se situe aux alentours de 80% de sucres, 10% de lipides et 10% seulement de protéines. De plus, ce ne sont pas vraiment des protéines dont le corps à besoin, mais bien plutôt d’acides aminés dont leurs chaines carbonées parfois très longues sont constituées. Et qui dit « très longue » dit aussi « très coûteuses en énergie pour être décomposées ».
Un excès de protéines épuise donc les organes internes comme le foi, les reins et indirectement le cœur.

Même si ces arguments sont trop nébuleux ou compliqués pour vous convaincre, voici un exemple qui parlera à tout le monde sans chichis : dans le lait maternel, le pourcentage de protéines est en dessous des 10%. Pourtant, les nourrissons élevés au sein ont une croissance normale. Voir même exceptionnelle quand on mesure la vitesse à laquelle ils grandissent.

Il ne s’agit pas ici de faire tout un exposé sur la physiologie humaine, mais juste de montrer que les modifications de notre mode de vie ont, au fil des millénaires, entrainé l’espèce humaine à s’éloigner du régime alimentaire de base qui était le sien. Ce qui expliquerai que malgré les avancées spectaculaires de la connaissance scientifique et des technologies médicales, nous connaissons actuellement une recrudescence de maladies dites « dégénératives » ou encore « auto-immunes », contre lesquelles nous sommes bien désarmés.

Je reviens donc à la question initiale, car elle est bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord : la nourriture tiré de l’élevage est-elle compatible avec notre dessein d’humain ?

Combien d’agriculteurs se posent la question de savoir si ce qu’ils produisent est physiologiquement adapté à la nutrition humaine ou pas ? Il me semble pourtant fondamental de commencer par définir les besoins réels avant d’envisager une entreprise, quelle qu’elle soit.

Je ne suis pas végétarien et mon propos n’est pas de défendre telle ou telle orientation alimentaire. De la même manière que mon inclination en faveur de l’agriculture naturelle n’est pas dictée par une question idéologique, mais par une intuition intime que viennent renforcer les données concrètes sur le terrain et les connaissances scientifiques avérées.

Allons plus loin.

Si d’un point de vu alimentaire et médical l’excès de viande est contrindiqué, peut-être l’élevage se justifie-t-il du point de vu économique ? Pourtant, contre toute attente, il n’en est rien lorsque l’on prend la peine de creuser un peu la question.

Comme vous l’avez tous déjà certainement lu quelque part, il peut être démontré que l’énergie dépensée pour produire un kilo de viande, est plusieurs fois supérieur à l’énergie contenue dans ce même morceau de viande. De même, l’espace de champ requis pour élever une vache permettrait de produire une quantité énorme de fruits et légumes. Pour s’en donner une idée, il n’y a qu’à voir ce qui peut être produit sur une surface de 1000m² à la ferme du Bec Hellouin. Combien de fois cette même surface pour une seule vache, sachant que les fruits et légumes viennent tous les ans, là où l’animal met des années à arriver à maturité ?

Dans ces conditions, est-il judicieux d’investir dans une activité qui repose sur l’élevage ? Et que dire de la part que ce dernier prend dans la politique agricole française ?

Et là vous allez me dire que la France produit de la viande car les français en réclament. Ce qui est vrai. L’offre s’adapte à la demande et le consommateur est prêt à payer deux fois pour s’offrir le luxe d’une bonne tranche de lard. Une première fois indirectement, via les subventions d’état versées pour aider la filière porcine, et une seconde fois à la caisse du grand magasin où il engraisse au passage la grande distribution.

Comme nous l’avons vu plus haut, dans la mesure où notre régime physiologique est fait pour absorber un peu moins de 10% de protéines par jour, est-il judicieux de se gaver de viande ? Sachant qu’il s’agit là d’un aliment ultra protéiné ! Et je ne vous parle pas d’autres facteurs de dérèglement comme le stress qui inhibe les fonctions rénales ou les céréales qui engluent littéralement les intestins.

Mon intension n’est aucunement de faire peur, seulement d’attirer l’attention sur le fait que nous faisons entrer beaucoup de choses dans le corps, et qu’il lui faudra ensuite les évacuer. Si nous perturbons l’élimination de ces déchets métaboliques par d’autres pratiques, elles aussi non adaptées à ce que nous sommes physiologiquement parlant, alors nous aurons un jour ou l’autre besoin d’avoir recours à la chimie et aux médicaments afin de conserver un semblant de bonne santé.
Autant dire que nous nous empoisonnons à petit feu, surtout si la viande que nous mangeons est pleine d’hormones, d’antibiotiques, de colorants et de conservateurs divers et variés…

En somme et d’un point de vu symbolique, il n’est pas étonnant que de nos jours l’homme traite la terre et les bêtes comme un sagouin, puisque c’est ainsi qu’il traite son propre corps sans faire mine de s’en rendre compte.

Ce petit panorama rapide ne se veut pas spécialement alarmiste. Je ne fais là qu’énumérer les raisons qui m’amènent à penser qu’une activité économique reposant sur la production de viande (ou de lait), est non seulement pas rentable, mais qu’en plus elle est plutôt délétère pour l’être humain et son environnement.

Ce qui ne m’empêche pas de manger un bon steak haché de cheval de temps en temps et d’envisager l’élevage de poissons ou d’insectes.

Je ne suis pas un militant de quoi que ce soit, si ce n’est de mon propre épanouissement. Mais il me semble qu’objectivement, l’élevage généralisé et industriel tel qu’il est pratiqué aujourd’hui n’est pas compatible avec le dessein humain. Ni pour sa santé, ni pour la gestion de ses territoires agricoles, ni pour son économie de marché.

Beaucoup moins d’acides et beaucoup plus de bases. Autrement dit, plus d’intuition et moins d’intellect, voilà à mon sens le terreau idéal pour l’expression d’une humanité en bonne santé mentale et physique.

D’autres parviendront surement à d’autres conclusions par d’autres raisonnements. Je leur laisse la responsabilité de leurs choix et m’en tiens aux miens. Parfois ça peut être simple la vie.

Je ne mange plus aujourd’hui que des produits crus, le plus frais possible, et je nourris des vers de compost avec les épluchures et déchets de cuisine. J’espère très bientôt pouvoir déféquer dans de la sciure plutôt que dans de l’eau.

Est-il nécessaire d’en arriver à de tels extrêmes pour revendiquer la santé ? A cette question je dirai qu’il revient à chacun de faire ses propres expériences pour ne retenir au final que ce qui est bon pour lui. Ce qui convient à untel ne convient peut-être pas tel autre ou telle autre.

Personnellement, les données théoriques m’ont parues assez solides pour que je tente l’expérience du crudivorisme, et sans non plus en faire une religion, je m’y tiens et ça me réussi plutôt bien.
J’ai les idées plus claires et j’ai gagné en énergie. Je peux ainsi enrichir ce blog avec un point de vu assez proche de celui de Fukuoka, puisque dans mon esprit, l’agriculture est d’abord un état d’esprit, qui vient ensuite reposer (ou pas) sur des techniques agronomiques.

En remettant les choses dans cet ordre : un état d’esprit, puis une pratique adaptée, on devient alors en mesure de se poser des questions qui sortent un peu des chemins déjà battus : à quoi bon sophistiquer l’élevage des porcs en créant des surplus inutiles, si c’est non seulement pas rentable, mais qu’en plus c’est délétère pour la santé du consommateur et pour l’équilibre des régions ?

Pourquoi ne pas se contenter de quelques petites exploitations familiales où les bêtes sont élevées qualitativement plutôt que quantitativement ? D’autant que le porc peut s’avérer utile à la ferme pour recycler les déchets végétaux et pour travailler le sol en déterrant les tubercules… Sans parler de leurs déjections qui peuvent alimenter le cycle de l’azote à un endroit ou l’autre du système agricole.

Je termine ce message par un autre questionnement. Je suis peut-être un peu présomptueux pour prétendre m’attaquer à un mythe vieux de 12 000 ans, mais j’ose tout de même vous soumettre ce questionnement :

« pensez-vous que la nourriture tirée de la culture de céréales est compatible avec notre dessein d’humain ? »

Encore une fois, mon objectif n’est aucunement de convertir qui que ce soit à des idées toutes faites, ni de faire de la provocation gratuite, mais bien plutôt de m’interroger avec vous sur la pertinence de nos modes actuels de production alimentaire. Et en tant qu’élève de l’EAD (École d’Agriculture Durable) qui se destine à une reconversion dans le (non-)travail de la terre, j’estime que ces questions sont pertinentes et méritent d’être soulevées. Au moins une fois.

Bien cordialement,

Oromasus

Le principe d’homéostasie

Bonjour à toutes et à tous,

Ce qui est bon dans l’époque que nous vivons (tout n’est jamais ni tout noir, ni tout blanc), c’est que la connaissance peut maintenant circuler librement. Il n’est plus besoin de se cacher derrière un langage codé et on ne risque plus sa vie à le faire.

De plus, en France aujourd’hui, le niveau d’instruction est tel que cette connaissance n’est plus réservée à une élite d’intellectuels triés sur le volet. Elle est accessible, en langage courant et moderne, disponible pour qui est assez curieux pour la rechercher par lui-même et assez souple d’esprit pour accepter momentanément de voir les choses autrement.

Descartes, avec Spinoza et bien d’autres, appartient à un courant de pensée très ancien. Un mouvement (à l’origine informel) que l’on associe, soit dit en passant, à la société secrète des roses-croix. Se prétendre cartésien ne suffit pas, et Descartes lui-même n’a révélé au monde que ce qui lui était permis de dire, compte tenu du contexte bien particulier de son époque.

L’essentiel de ma formation vient de ce fond là, qui est en quelque sorte la version occidentale de ce que sont les Shiva Sutra et le Shivaïsme du Cachemire en Inde. Un enseignement divulgué sous le manteaux, mais qui refait surface dès que les conditions deviennent plus clémentes et favorables.

J’ai été formé pour devenir un spécialiste de ces questions, et si affinité, pour devenir à mon tour formateur. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais à ce jour, les élèves intéressés par ce genre de sujets ne courent pas les rues. Je les applique donc à mon propre niveau, ce qui me convient très bien et m’amène à m’intéresser aux fondamentaux, et donc à l’agriculture.
La production d’une nourriture saine et nourrissante, est à ce jour, pour moi, la meilleur manière d’appliquer concrètement dans ma vie ce que j’ai appris par l’intermédiaire de la psychologie ésotérique.

Maintenant, si je peux en faire profiter les lecteurs de mon blog ou les élèves de l’ITAN, je pense que je suis capable de trouver les mots justes, de manière à ne pas non plus sombrer dans le mysticisme et la fantaisie. J’hésite toujours à aborder ces sujets, car j’ai peur d’effrayer les gens. Mais je suis ravis de partager cette connaissance dès que l’on m’en donne l’occasion.

Voilà à la suite, ce que je peux ajouter en ce qui concerne la maladie, et en particulier celle des plantes cultivées puisque c’était l’objet initial de ce message remanié en article :

Comme je m’intéresse en ce moment à la diététique et à la santé humaine, un parallèle peut facilement être fait avec la santé des plantes. Que ce soit pour les humains, les animaux ou les plantes, lorsque l’on parle de santé, une des notions fondamentales à comprendre est celle d’Homéostasie.

Il y a un passage dans ce qu’à écrit une élève de l’ITAN, qui peut m’aider à développer cette notion :

« Les maladies du sol : elles y sont toutes à l’état de dormance, elles n’attendent qu’une chose, c’est qu’on leur prépare le terrain… »

Les maladies sont toutes à l’état de dormance. Ce qui signifie qu’elles sont là tout le temps, mais qu’elles ne le sont pas toujours de manière manifeste. Idem à l’intérieur de notre corps. Lorsque nous tombons malade, c’est parce que nous avons préparé le terrain pour que telle ou telle maladie passe de l’état « potentiel » à l’état « manifesté ».

Fort de ce nouveau point de vue, la maladie n’est dès lors plus un phénomène gênant qu’il nous faut combattre à grand renfort de produits chimiques ou de médicaments (pléonasme), mais le signe qu’un déséquilibre s’est produit. A nous d’en tirer les conclusions.
Idem pour les adventices ou les rudérales (les fameuses « mauvaises herbes »). Elles viennent, nettoient le sol là où certains nutriments s’accumulent, et semblent presque le préparer pour la venue d’autres espèces. L’ensemble concourant inexorablement à rétablir l’équilibre qui avait été rompu initialement par l’activité humaine, ou par des conditions naturelles bien particulières ou exceptionnelles.

Cette force, qui revient à l’assaut tel le ressac dès que l’on relâche l’attention, c’est l’homéostasie. Quand nous tombons malades, nous ne voyons que des symptômes gênants, là où n’existent que des processus naturels que le corps met en branle afin de rétablir son équilibre acido-basique.

En somme, et ce n’est pas là de la croyance ou de l’espérance béate, moins nous intervenons, et plus nous permettons à l’homéostasie de rétablir l’équilibre idéal que nous appelons « santé ».

Ce n’est pas une raison pour ne pas intervenir afin de sauver une récolte, ou pour soulager un malade. Mais plutôt que de se contenter de les traiter sans voir plus loin, remercions plutôt ces symptômes de nous prévenir qu’un déséquilibre s’est produit. Et surtout, cherchons la cause première de ce déséquilibre, cela afin qu’il ne se reproduise pas. Ou qu’il ne ressurgisse pas de manière plus problématique ailleurs…

Dès lors que nous la reconnaissons pour ce qu’elle est et que nous la favorisons, l’homéostasie naturelle du sol opère, année après année. Même un sol maltraité possède la capacité de se régénérer avec le temps. Combiné à l’expérience d’un agriculteur connaissant bien son sol, ou d’un être humain connaissant bien son corps, l’homéostasie naturelle permet de tendre vers l’idéal recherché, qui est de rester en bonne santé.

Je m’aperçois qu’il faudrait de longs développements pour traiter le sujet comme il se doit. Je n’en trace ici que les grandes lignes.

Ce n’est pas de la magie, c’est un principe naturel qui semble même omniprésent dans le monde du vivant. Après avoir été blessé, le corps possède la capacité innée de se reconstituer. Le sol aussi…

Tirons partie de cette faculté et intégrons là dans notre réflexion agronomique et médicale. Je crois que c’est l’essence même du point de vu de Fukuoka.

Cordialement,

Oromasus

Le « non faire » et le « non agir »

Le « non faire » et le « non agir »

Bonjour à toutes et à tous,

Je ne suis pas cultivateur à l’origine. Cela ne fait qu’un an et demi que j’étudie l’agriculture naturelle… et que je m’initie par la même occasion à la botanique, à l’herboristerie, et aux techniques de culture vivrière.

Avant de m’intéresser à la terre, j’étais plutôt tourné vers l’esprit et l’abstrait, la musique et le rock ‘n roll. Inutile de vous dire que l’agriculture naturelle est devenue pour moi aujourd’hui une véritable thérapie, tant mentale que physique.
Avant d’y venir, comme appelé par une sorte d’évidence intérieur, j’avais passé sept années à étudier la psychologie et l’ésotérisme. Cela se passait par correspondance sur un forum et donnait lieu régulièrement à des rencontres physiques quelque part en France.
Bises au passage à toute l’équipe de Psukelogos.com

Vous allez bientôt saisir le lien avec ce fil de discussion sur les plantes et l’agriculture. Si je vous raconte ainsi ma vie, c’est pour que vous puissiez plus facilement interpréter mon cheminement et le lien avec l’agriculture naturelle.

En toutes choses, l’ensemble des parties forme un tout : l’ésotérisme pour comprendre l’univers, la psychologie pour permettre à l’être humain de vivre en résonance et en harmonie au sein de cet univers. Et non pas tel qu’il se voit et désire vivre mentalement en faisant fi de tout le reste. Cette dernière option ne fonctionne pas, elle l’a déjà prouvé à maintes reprises. Elle génère même énormément de résistances, et donc de souffrances inutiles.
Combien de fois l’histoire devra t-elle se répéter, avant que l’être humain relève la tête et cesse enfin de se la taper contre des murs qui n’existent pas ?

Par ailleurs, toutes ces notions étant liées (quoi que séparées les unes des autres dans nos esprits d’occidentaux) je m’intéresse beaucoup en ce moment à l’alimentation naturelle, et donc à la médecine du corps. Hypocrate le disait déjà en son temps : « Que ton aliment soit ta seule médecine ! »

De manière un peu désordonnée, j’aimerai donc ajouter ici une réflexion à propos de ce qu’à écrit Olivier Barbié de l’ITAN, à l’occasion d’un échange de messages avec les élèves de son école :

« Est-ce que l’agriculture naturelle est de l’agriculture biologique améliorée ? Du point de vue des partisans de l’agriculture biologique, dont je fais partie, la réponse est « oui ». Du point de vue de Fukuoka, la réponse est « non ». Car pour lui, l’agriculture naturelle ne se caractérise pas par des pratiques mais par un état d’esprit, à savoir le non-agir (attention, le mot non-agir est la traduction de wu wei. La meilleur expression en est le dialogue de la Bagavad Gîta lorsque Krishna se pose la question « dois-je où non combattre contre mes amis et frères ? ». Si combattre lui inspire une émotion, c’est de l’agir. S’il combat parce que c’est son devoir, la fatalité, etc., alors c’est du non agir. Il faut vraiment être occidentale pour traduire wu wei avec le mot agir !! En fait, ça n’a rien à voir.). Pour moi et pour beaucoup d’autres, au contraire, une agronomie ne se caractérise pas par un état d’esprit mais par des pratiques, des techniques. C’est en cela que nous restons des Occidentaux et que Fukuoka reste un Oriental. Par conséquent, la réponse à ta question dépend du point de vue que tu choisis. »

Vous le savez déjà très certainement, les indiens d’Amérique sont arrivés sur ce double continent par le détroit de Béring. Ils constituent de ce fait une branche issue de la lignée humaine asiatique.
Il y a une dizaine d’années, j’ai cherché à pénétrer l’état d’esprit des indiens d’Amérique centrale. J’ai trouvé ce que je recherchais dans les écrits de Carlos Castaneda. Sans les quelques notions d’ésotérisme que je possédais à l’époque, je n’y aurai rien compris tellement cette manière de penser et de percevoir le monde, diffère de nos conceptions d’hommes modernes dit : « occidental ».

Un des principes sur lequel l’auteur insiste dans les premiers livres, est le « non-faire ». Ce qui, au passage, pourrait indiquer que le « non-agir » du bouddhisme zen japonnais, serait issue d’un vieux fond commun partagé par les peuples est-asiatiques et les indiens d’Amérique ?
Selon l’interprétation que j’en ai aujourd’hui, le « non-faire » ou le « non-agir » se résument à ne plus seulement fonctionner par habitude, mais bien plutôt à adapter nos actions, de manières à ce qu’elles correspondent à l’actualité que nous sommes en train de vivre dans l’instant.

L’habitude et la systématisation permettent, il est vrai, de parfois gagner du temps. Pour réaliser certains gestes routiniers qui ne demandent pas une grande attention, par exemple. Mais autour de nous, le monde est fluctuant. Il bouge, et nous évoluons nous-mêmes inéluctablement.

Le « non-faire » ou le « non-agir », cela consiste donc, en quelque sorte, à arrêter le monde tel que nous le connaissons, pour enfin découvrir (ou redécouvrir) le monde tel qu’il est au moment présent dans l’actualité que nous vivons.

Dans un tel moment de calme mental, nous pouvons alors nous poser la question : « les habitudes d’hier, qui m’ont si bien réussies, se justifient-elles encore aujourd’hui ? ».

Voilà pourquoi, fort de cette connaissance, je considère qu’il est bon parfois de sortir de l’état d’esprit dualiste, celui qui sépare et qui classe, pour voir un peu les choses de manière plus globale et unifiée. Certains pour imager diront qu’il est bon, parfois, de « prendre de la hauteur ».
Je trouverai dommage de me priver de cette ressource disponible, maintenant que j’en connais l’existence. Ma vie me démontre tous les jours qu’il est possible, en alternance, de raisonner rationnellement comme un bon occidental héritier de la pensée grecque et moyen-orientale, tout en s’accordant des moments de pause pour se remettre en phase avec les événements présents.
Une saine habitude très présente dans les pratiques rituelles du bouddhisme zen japonnais.

C’est une gymnastique. Une recherche constante du point d’équilibre, du geste juste. Une orientation mentale qui n’exclue en rien l’orientation inverse et complémentaire, celle de l’agir et de l’intellect rationnel. Du moment que cela se justifie dans l’actualité.

En somme, pourquoi trancher et écarter l’une ou l’autre des possibilités ? Autant les voir toutes les deux pour ce qu’elles sont, et apprendre à les utiliser l’une et l’autre à bon escient. C’est mon point de vue.

Sans l’approche « naturelle » de l’agriculture, jamais je n’aurai envisagé, ne serait-ce qu’un instant, devenir agriculteur. Est-ce d’ailleurs cela qui me motive ? J’en doute. L’important pour moi étant avant tout de manger, et de manger des produits saints et réellement nourrissants pour mes cellules corporelles. Comme le dit Pierre Rabhi, un des premiers devoirs de notre contrat social devrait-être de produire au moins une partie de notre propre alimentation. La véritable souveraineté commence avec la souveraineté alimentaire.

Je sais aujourd’hui que c’est par cette voie que je pourrai accéder à la pleine santé, tant mentale que physique. Et j’aspire au plein épanouissement de tous mes potentiels et à la réalisation de tous mes espoirs les plus refoulés. C’est pourquoi je dis que je suis venu à l’agriculture par la psychologie et l’ésotérisme. Et que cette approche m’aide énormément à lâcher prise, à observer avant d’agir, et à percer le fond de la pensée d’un Fukuoka, ou plus proche de nous, d’un Olivier Barbié.

Cordialement,

Oromasus

Etude de rentabilité d’une ferme biologique en permaculture

Étude de rentabilité d’une ferme biologique en permaculture

Bonjour à toutes et à tous,

Il s’agit là d’une réflexion et d’une invitation au débat à propos d’une étude menée à la ferme du Bec Hellouin en Normandie pendant l’année 2012. Le PDF du rapport intitulé : « Maraîchage biologique permaculturel et performance économique« , est disponible en téléchargement à cette adresse : http://www.terraeco.net/IMG/pdf/Etude_marai_chage_permaculturel_-_Rapport_interme_diaire_2013-1.pdf.

Il ne s’agit pas là d’une « ‘agriculture naturelle » au sens strict. De plus, l’assujettissement de la nature aux besoins, non pas de l’être humain, mais à ceux du marché, y sont monstrueusement prédominants.
Ce qui s’explique tout autant par l’état d’esprit particulier des propriétaires que par celui bien conforme à l’esprit du temps des représentants légaux chargés de valider l’enquête.

Cette étude à le mérite d’être menée et n’en reste pas moins très intéressante pour un étudiant en agriculture naturelle. Elle montre qu’un système organisé selon les principes de la permaculture biologique, peut s’avérer tout aussi rentable, sinon plus, que les cultures industrielles à grande échelle. Et cela au cours d’une année de récolte médiocre et malgré les instabilités du marché. Tout y est fait manuellement, ce qui écarte de l’équation les investissements lourds dans de l’outillage spécialisé.
Au Japon, Fukuoka a déjà démontré il y a de cela plus de quarante ans, que c’était possible pour des céréales et des agrumes en agriculture naturelle. Mais à ma connaissance, aucune étude n’avait encore été officiellement menée dans ce sens en France.

Ce que je trouve effrayant, c’est qu’on y ramène la rentabilité d’un champ de 1000m², à la question fatale du taux horaire travaillé. Ce qui semblera logique à tout le monde puisqu’il s’agit là de l’unité de mesure appliquée dans tous les secteurs du travail déclaré.
Et l’agriculteur est un travailleur déclaré comme les autres, c’est entendu…

Dans ce cadre fixé par des générations de citadins déracinés, un paysan ne peut plus se contenter d’être un humain qui paye la dîme tout en subvenant à sa propre subsistance et à celle de ses proches et voisins. Il est forcément un travailleur en phase de rejoindre le club déjà surpeuplé des consommateurs boulimiques.
Il doit donc justifier de ce titre et compenser tous ses nouveaux besoins par une charge de travail correspondante : ce qu’il est communément admis d’appeler « travail ». Le temps consacré à cette tâche est divisé en heures et le salaire (qui n’est même plus payé en espèces sonnantes et trébuchantes) est calculé par rapport aux bénéfices financiers générés par la dite activité.

Je suis peut-être un poil traumatisé par les fantômes du passé, mais en trame de fond j’y vois un gouvernement sautant sur l’aubaine pour faire travailler les chômeurs à moindre frais, dans des systèmes bien planifiés où l’improvisation est réduite au minimum.
Ce qui serait déjà, il faut le reconnaitre, une avancée majeur dans le bon sens comparé à la situation actuelle.

Tout n’est jamais ni tout noir ni tout blanc, et cette étude promet d’être une petite brèche supplémentaire dans la croute solide de nos présupposés sociaux.

Car d’un autre point de vu, ce rapport est très encourageant pour ceux qui comme moi tendent vers une installation en Permagriculture naturelle (je revendique la pérennité sur le terme et vais de ce pas en déposer le brevet ! lol) Il va maintenant nous être possible de nous appuyer sur ce premier rapport de terrain officiel, pour défendre la pertinence d’un projet permacole en agriculture naturelle. Ce qui est la manière moderne pour dire « paysan ». ^^
La documentation à disposition sur le site de l’ITAN (Institut Technique d’Agriculture Naturelle) est un autre atout qui peut contribuer à convaincre un conseil d’administration ou des élus au niveau communal, départemental, ou dans le cadre d’un parc naturel régional, du bien fondé de l’agriculture naturelle. Surtout si j’ai les diplômes dans mon dossier.

Reste la question de l’aspect extérieur du champ : il est dans la plupart des cas bien plus rationnel de cultiver une friche comestible, que de travailler dur à monter des buttes de culture, à délimiter de belles planches bien rectilignes, à désherber, voir à amender ou à traiter la terre dans certains cas.
Pourtant, le champ risque d’être avant tout jugé sur son aspect extérieur par les représentants de l’administration légale.

Nous vivons dans le siècle, il nous faut nous adapter au mode de pensée dominant si nous ne voulons pas nous cantonner à la marge du monde « civilisé » et vivre dans la lutte permanente.
En faisant les choses dans les règles avec intelligence, il est je crois possible de contourner les éventuels obstacles administratifs. Pourquoi ne pas investir par exemple dans un terrain en grande partie hydromorphe ? Il coûtera moins chers à l’achat et au moins les buttes et les éventuelles installations de drainage seront justifiées. Il sera peut-être même possible de concentrer les écoulements d’eau vers un ou plusieurs bassins de retenue, bien disposés en fonction des pentes et des surfaces à irriguer, afin d’avoir des points d’eau naturellement répartis dans tout le champ ? Et pourquoi pas quelques poissons et plantes hygrophiles pour améliorer le quotidien quand les carottes tardent à venir ?

Ce sont là des facteurs non négligeables, surtout quand il s’agit de tout ramener à la rentabilité du champ par travailleur.

Pour 2013, le système administratif a su faire preuve de souplesse en adaptant ses procédures au cas très particulier du Bec Hellouin. Il ne s’agit pas d’une étude faite en laboratoire puisqu’elle est réalisée sur une véritable ferme en activité.

En 2012, le calcul de la rentabilité, déjà très prometteur, s’est fait sans tenir compte des variations du marché. Or, les 1000m² témoins fonctionnaient de la même manière que le reste de la ferme. C’est à dire que l’exploitation de certaines parcelles avait dû être ralentie faute de demande de la part des consommateurs. D’autres au contraire, plus rentables, avaient monopolisé l’attention des cultivateurs…
On retrouve là des données conformes à ce que l’on peut attendre d’un système permacole, puisque les zones qui demandent le plus d’attention, sont aussi celles qui sont les plus proches de l’endroit où sont entreposés les outils et où vivent parfois les paysans.

Il faudra ainsi très certainement plusieurs décennies d’études et de controverses avant que les experts et les scientifiques n’en arrivent ébahis à la conclusion que les anciens avaient déjà en grande partie tout compris. Et pour cause, puisqu’ils n’avaient pas d’autres choix s’ils voulaient survivre !
La science et la connaissance accumulées en ce début de millénaire, mises au service du pragmatisme et du bon sens ancestral, voilà qui me parait être un parfait compromis pour l’avenir. D’autant que j’y vois aussi la promesse d’une spiritualité ressuscitée, sans qu’il y ai besoin pour cela de passer par l’étape glissante d’une quelconque religion.

Mais revenons pour conclure à nos carottes et à ce qui nous occupe aujourd’hui :

Pour 2013, l’évaluation au bec Hellouin se fera sur une culture encore plus intensive, car toutes les parcelles seront exploitées à plein régime tant que dureront les relevés et quel que soit l’état du marché. Ce qui permettra d’estimer le potentiel productif d’un ensemble de cultures sous couvert arboré, organisées de manière permaculturelle et cultivées manuellement sur le mode biologique.

L’étude durera cinq ans il me semble, ce qui permettra à terme d’avoir quelques statistiques et de lisser les variations climatiques dues à un été pluvieux ou à un hiver exceptionnellement froid.

Bonne fin de journée,

Oromasus

Masanobu Kukuoka

Fukuoka devant la montagneMasanobu Fukuoka est un agriculteur/philosophe qui vivait sur l’île de Shikoku dans le sud du Japon. Sa technique d’agriculture ne nécessite pas de machines, pas de produits chimiques et très peu de désherbage. Il ne laboure pas le sol et n’utilise pas de compost préparé et néanmoins l’état du sol de ses vergers et de ses champs s’améliore d’année en année. Sa méthode ne crée pas de pollution et ne nécessite pas d’énergie fossile. Sa méthode nécessite moins de travail qu’aucune autre, et pourtant les récoltes de son verger et de ses champs rivalisent avec les fermes japonaises les plus productives utilisant les techniques de la science moderne.

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