Agriculture naturelle

EAD 3) Historique du Mas de Bro

Cette vidéo est la dernière d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous relate une partie de l’histoire agricole du Lot, en particulier l’édification de structures en pierres sèches dans l’ensemble de la région.

 

EAD 2) Types de cultures au Mas de Bro

Cette vidéo est la deuxième d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous explique la stratégie qu’il a retenu pour cultiver les terres difficiles du causse et passe en revue les plantes qu’il envisage d’y produire.

 

EAD 1) Présentation du Mas de Bro

Cette vidéo est la première d’une série de trois, destinées à présenter le Mas de Bro, siège de l’E.A.D. (École d’Agriculture Durable), situé près de Saint-Médard dans le Lot (46). Olivier Barbié, fondateur de cette école, nous décrit le lieu et les caractéristiques du terrain.

 

La compagnie des simples

Voici une vidéo en trois volets, qui retrace l’installation et l’itinéraire de Fifi et Michèle à Poulinat, près de Nexon, où ils ont fondé « LA COMPAGNIE DES SIMPLES ».

Après s’être formé au jardinage au cours de ses pérégrinations, Michèle Monico décide de suivre une formation d’herboriste à l’ARH (ASSOCIATION POUR LE RENOUVEAU DE L’HERBORISTERIE), avant d’adhérer au syndicat des simples (SIMPLES : SYNDICAT INTER-MASSIFS POUR LA PRODUCTION ET L’ÉCONOMIE DES SIMPLES).

Cette vidéo a été réalisée pour l’EAD (ÉCOLE D’AGRICULTURE NATURELLE) par Stephane Molino, lors d’un stage de formation en vue d’obtenir le diplôme de « technicien en agriculture naturelle ».

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EAD Poulinat la compagnie des simples 01

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EAD Poulinat la compagnie des simples 03

Bon visionnage !

Oromasus

Journée technique de formation aux jardins de Terran (suite)

Après un petit détours par un vieux chemin en creux, façonné par les anciens à force d’y circuler et d’y charrier des troncs, nous sommes redescendu d’un étage dans la pente pour parvenir jusqu’à l’entrée des anciens jardins de sortilèges, aujourd’hui devenus les jardins de Tellan.

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Agathe ayant repris cette année l’entretient de ces jardins, consacrés aux légumes tout autant qu’aux fleurs, aux aromatiques et aux médicinales, c’est elle qui s’est chargée de nous en faire la visite.

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Ces jardins ont été conçu en enfilade le long de la courbe de niveau, séparés les uns des autres par des bosquets d’arbres, des cabanes, des portiques fleuris et des arceaux de feuillages.

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Du coté de la vallée, ils forment des terrasses de six ou sept mètres de large, divisées elles-mêmes en platebandes et en planches de cultures diversifiées. En direction du somment, après le sentier central, ils présentent une forte pente jusqu’à une nouvelle terrasse où un chemin permet de les admirer de haut.

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Agathe nous a parlé des associations entre les plantes et de l’intérêt qu’il y a à les mélanger en tenant compte leurs enracinements, de leur besoin en soleil et de leurs interactions bénéfiques.

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Elle nous a aussi parlé des vertus des plantes, de sa manière de les cultiver, de l’importance du paillage après la récolte en fin de saison par exemple, pour que le sol ne reste pas à nu exposé au soleil et aux intempéries. En mélangeant du carton ou du papier kraft aux résidus de la culture précédente, elle limite les herbes sauvages, protège la terre et la prépare pour la prochaine culture.

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A la manière des moines ou des herboristes, les plantes cultivées aux jardins du Terran contribuent aussi à nous soigner. Elles peuvent également rendre ce genre de service au jardin, fermentées sous forme de purin.

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Certaines zones sont plus sauvages, façon jardin naturel.

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Nous avons progressé d’un jardin à l’autre à travers un dédale de sentiers, de recoins et de bosquets en pagaille, avec pour toile de fond la vallée et le Mont Cagire. Tout au bout, un endroit moins pentu et plus éclairé, avec une jardinière fleurie, un abri pour les tomates et une nouvelle terrasse cultivée.

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Les tomates sont cultivées sous une protection pour leur épargner les ardeurs du soleil et limiter les excès d’humidité. Là aussi l’accent est mis sur les associations végétales, comme avec les tagètes et les haricots qui poussent à leurs pieds, et les amarantes rouges qui se sont invitées au milieu de tout ça.

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De l’autre coté de l’allée, des vivaces côtoient les annuelles et les bisanuelles dans les rangs de culture. Agathe nous a expliqué comment elle s’y prend pour faire cohabiter toute cette diversité, comment certaines se ressèment, comment certaines restent en place quand tout autour d’elles a été récolté au fauché.

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D’une touffe de capucine émerge un pied d’aneth, les haricots sont si denses qu’ils forment un mur végétal, par endroits les capucines servent de mulch, tandis que des grimpantes partent à l’assaut des cardons.

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Une fois récoltée, la valériane est laissée en place avec quelques feuilles pour assurer sa survie. Par endroits, les légumes sont de manière surprenante cultivés en rangs bien délimités, mais de l’ensemble se dégage un sentiment d’abondance, d’harmonie et de spontanéité joyeuse.

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Une balade fort agréable tout autant qu’instructive. Pendant que le groupe s’éloignait pour prendre le repas de midi, je me suis attardé pour profiter du paysage et pour détailler les parterres, les passages et les structures verticales.

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La matinée s’est terminée par un repas bien sympathique pris tous ensemble en plein air.

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Journée technique de formation aux jardins du Terran

Bonjour à toutes et à tous,

Dans le cadre des mes études en agriculture naturelle, j’ai participé, le 15 octobre dernier, à une journée technique de formation organisée par l’ITAN (Institut d’Agriculture Naturelle), et l’EAD (École d’Agriculture Durable), sous l’intitulé : « le jardin naturel ». La rencontre a eu lieue à Sengouagnet, près d’Aspet, petite commune de haute Garonne sur les contreforts pyrénéens.

A 8h30, un attroupement d’un peu plus d’une dizaine de personnes s’était formé sur le parking du hameau où nous attendait Gilles Domenech, formateur de l’EAD chargé de coordonner la journée. Plus haut, après une épingle à cheveux en travers de l’étroite vallée, la route poursuivait son ascension sur l’autre versant, en direction de la haute montagne et du pic de Cagire.

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Quelques kilomètres plus loin, après être passé devant le siège des éditions du Terran, les ornières d’un chemin de terre nous on menées à un nouveau parking. Ensuite, c’est à pied que nous avons dépassé une enfilade de bâtisses à flanc de coteau, pour parvenir jusqu’à la salle de conférence où nous attendaient Bernard Bertrand, le maître des lieux et Agathe De Lentdecker, pour la visite du jardin.

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Les personnes présentes étaient, soit des agriculteurs désireux de modifier et d’améliorer leurs pratiques de culture, soit, comme moi, des élèves de l’EAD souhaitant approfondir leur connaissance du jardin naturel. De gauche à droite, debout dos à l’écran : Agathe De Lentdecker, Gilles Domenech et Bernard Bertrand.

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Nous avons débuté la journée par un tour de table de présentation, Bernard nous a raconté l’histoire du lieu, puis Gilles nous a exposé le programme de la journée :

– Le matin, visite des jardins et étude du profil culturale, c’est à dire du sol.
– Après une pause déjeuner, la partie théorique à propos des processus naturels d’agradation du sol et de l’entretient de la fertilité.
– Pour finir, des ateliers de réflexions autour de problèmes pratiques rencontrés au jardin.

Cette mise en bouche terminée, nous nous sommes mis en route pour grimper jusqu’au jardin personnel de Bernard Bertrand.

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Au passage, déjà, quelques planches de culture mulchées, avec encore, en ce début d’automne, quelques belles plantes à l’allure vigoureuse.

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Tout en haut du terrain, en lisière de forêt, une butte en lasagne dissimulée parmi les herbes folles et protégée par un groseillier aux fruits bien appétissants.

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Au milieu des légumes, sur la pente très prononcée de son jardin montagnard, Bernard nous a expliqué l’évolution de ses pratiques et comment, les premières années, la terre amoncelée en bas de la pente après chaque saison de culture, devait être remontée à la brouette.

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Depuis que le sol n’est plus travaillé que légèrement en surface, et depuis qu’un couvert permanent de plantes compagnes assure la présence de nombreuses racines qui retiennent la terre, il n’est plus nécessaire de remonter laborieusement celle-ci tous les ans.

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Les légumes sont cultivés en bandes étroites et dans le sens de la pente, pour favoriser l’écoulement des eaux de pluie.

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Ils poussent parmi les herbes spontanées, que Bernard se contente de contrôler en les incorporant dans les premiers centimètres du sol au moyen d’une houe bien affûtée.

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Un jardin productif qui ne demande que très peu d’entretien, explique t-il.

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Une petite récolte avant de quitter cette partie du jardin, puis, non sans profiter du paysage grandiose qui s’offrait à notre vue, nous avons suivit Bernard et Agathe vers une zone clôturée.

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Une zone plantée de jeunes arbres fruitiers, avec de nouveau des planches de légumes au milieu des herbes. Cet espace étant visité par du publique, un soin plus important a été porté sur l’esthétique. Mais ce sont là les mêmes techniques employées que dans la partie personnelle de Bernard.

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Pour le plaisir des yeux, voici quelques clichés de ces légumes en pleine santé, protégés au nord par un figuier majesteux.

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La couverture au sol est assurée par un tapis de jeunes tanaisies, plante sauvage réputée pour repousser de nombreux insectes à la maison, mais aussi au jardin. Pucerons, fourmis, piéride du choux et mouche de la carotte restent à distance tandis que la coccinelle l’apprécie. Afin qu’elle ne concurrence pas les légumes, tels que cette laitue qui menace d’être submergée (ce sont des plantes qui peuvent mesurer plus d’un mettre de haut), elles sont fauchées à plusieurs reprises dans la saison et laissées au sol où elles servent de mulch.

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Bernard nous a ensuite montré la qualité de son sol en ouvrant le paillis d’une planche récemment récoltée.

Cette partie de son jardin n’avait plus été cultivée depuis 1996. Au printemps, sans aucune autre préparation, les herbes sauvages ont été fauchées et intégrées superficiellement dans les premiers centimètres du sol à l’aide d’une houe. La surface au pied des légumes a ensuite été paillée et les herbes spontanées tolérées.

En cette fin de saison, la terre était si meuble, que sans forcer, Bernard à retiré de sa planche de culture un beau rhizome d’ortie. Les premiers centimètres du sol ne sont qu’un enchevêtrement de toutes petites racines auxquelles la terre n’adhère pas.

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Puis il nous a montré sa technique pour faucher les herbes à la houe en hachant sur place une rangée de haricot. En un peu moins de dix minutes l’affaire était pliée. Agathe trouvant cet exercice trop physique, elle se contente pour sa part de couper les herbes à l’aide d’un ciseau de jardinier, puis elle les laisse au sol sans chercher à les y incorporer.

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Pour protéger les choux de la piéride et du soleil estival, ils ont été partiellement couverts de feuilles de fougères. Celles-ci en séchant et en se décomposant contribueront à nourrir la vie du sol. Un peu plus loin en contrebas, une ruche fait face au soleil et à la vallée.

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Nous avons laissé le potager naturel à sa quiétude, pour nous diriger vers une petite excavation creusée un peu plus loin dans la pente. Gilles s’est alors employé à étudier pour nous le profil cultural de ce sol dominé par un forte déclivité. De ce fait, les éléments plus lourds ont peu à peu été emportés dans la pente, et la plupart des argiles ont été charriés par l’eau en contrebas.

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Un sol homogène, avec des horizons très peu marqués, quasiment pas de pierres ou de cailloux et une dominante limoneuse.

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A droite, la terre prélevée plus près de la surface est légèrement plus foncée que celle de gauche. La couche organique de surface n’en reste pas moins très peu marquée.

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(A suivre)

Parlons-nous de la même chose ?

Bonjour à toutes et à tous,

Oui, la manière dont nous nommons le monde influe ensuite énormément sur la manière dont nous le pensons. Puis sur la manière dont nous nous comportons vis à vis de ce monde approximatif que nous nous sommes créés mentalement.

Pour la grande majorité d’entre-nous, cette création repose en vérité sur des couches superposées de sédiments mentaux : le résultat des multiples créations et des inventions cumulées, toutes issues de l’esprit fertile de nos vénérables prédécesseurs sur cette terre. En remontant s’il le faut jusqu’aux premiers pionniers qui osèrent défricher les sombres forêts d’Europe, voir au delà.

Même quand nous croyons créer, nous le faisons généralement en utilisant le matériel mental déjà disponible dans les grandes annales de l’humanité. Ce que certains appellent « l’inconscient collectif ». Mais les véritables créateurs sont rares. Peut-on dire d’ailleurs qu’ils le sont vraiment, puisque leurs découvertes les plus révolutionnaires découlent, d’une manière ou d’une autre, d’une intuition venue d’ailleurs. Ailleurs que l’intellect en tout cas.
Il s’agit ici de faits démontrés empiriquement et les témoignages de savants abondent en ce sens.

Les grandes découvertes viennent ainsi spontanément par l’intuition. Sans effort et dans un moment de calme et de décontraction. Ainsi le fameux « Euréka » d’Archimède, tout occupé qu’il était à se délasser dans son bain.

Le travail et le savoir faire du savant ainsi visité par une intuition géniale, sont ensuite bien utiles pour valider cette intuition en la confrontant aux données expérimentales. Ce qui est sur, c’est que les choses se passent bien dans ce sens : intuition, puis construction mentale afin de vérifier cette intuition.
Et nous savons qu’un jour ou l’autre, les différentes physiques (newtonienne, quantique, etc…) pourront se rejoindre en une compréhension globale et cohérente de l’univers.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Et les freins qui retardent cette grande synthèse annoncée sont avant tout sémantiques. Si l’on ne se comprend pas sur les mots, comment pouvons nous espérer nous comprendre sur les idées ?

Tout ça pour dire, j’en reviens aux plantes, que je vois très bien où veux en venir Olivier Barbié (le fondateur de l’Institut Technique d’Agriculture Naturelle) et que je suis entièrement en accord avec son point de vu quand, à propos d’un concept aussi évident que celui de plante, il dit :

« Le noeud de la question, c’est se mettre d’accord sur les limites anatomiques de l’individu végétal. Je soutiens que le végétal n’est pas formé d’individus au sens où les humains entendent ce terme. »

Il propose donc une formulation plus adaptée aux principes même de l’agriculture naturelle. De fait, ce nouveau regard sur ce qu’est une plante, est en léger décalage avec l’image d’Epinal que nous nous forgeons collectivement quand nous parlons des plantes.
Et ce n’est pas là que jeux de mots et découpage de cheveux en quatre, car cette nouvelle façon d’envisager le végétal est aussi et avant tout plus juste.

Ce qui apparait évident lorsque l’on se confronte uniquement à ce qui EST dans la réalité. Sans pensées parasites. Juste nos sens, l’air et la plante directement…

Prenons nous encore le temps, entre deux bouquins de jardinage et trois fiches botaniques, de nous assoir tranquillement face à une plante, et de lui demander : « qui est-tu ? ».

Je réagis à cet échange, car en étudiant le comportement des plantes et en prenant conscience de l’importance du sol pour leur équilibre écologique (et vice versa), j’en étais venu à penser que les plantes avaient la tête en bas et l’estomac à l’extérieur du corps. Quand aux poumons, à bien y regarder, ils sont eux aussi externes et ils se déploient vers le soleil.

Ce qui n’est pas si absurde dans le fond.

Physiologiquement, tous les animaux descendent des premiers cordés. Ce sont à l’origine de petits anneaux vivants de cellules agglomérées, qui se sont allongés au fil du temps en répliquant ce modèle de base. Une forme que l’on retrouve chez beaucoup de larves d’insectes, ou chez les lombrics en particulier.

Nous autres humains ne sommes en définitive que des estomacs sur patte super-évolués.

L’intestin est d’ailleurs la partie du corps qui se forme en premier chez l’embryon humain, et tous les autres organes découlent par migration cellulaire de cette première structure centrale.
Ce n’est donc pas qu’une image ou qu’un jeu de mot, ni même une forme de dénigrement vis à vis de l’être humain, quand je dis que nous sommes des estomacs ultra-perfectionnés. Tout semble bien indiquer que c’est bien le cas, n’en déplaise à nos cerveaux gonflés d’orgueil et de vaines certitudes (remarquez que je ne parle pas de vous, mais de nos cerveaux).

Contrairement aux idées reçues, nos intestins et notre cœur sont ce qui soutient nos processus mentaux et notre intellect. Ce que savent bien les yogi qui méditent profondément sur leur corps. Les scientifiques devraient bientôt révéler au grand publique (petit morceau par petit morceau) ces secrets d’alcôve qui n’en sont déjà plus vraiment.
On se contente aujourd’hui de dire que l’estomac est un deuxième cerveau, pour ne pas brusquer les consciences. Mais la réalité, c’est que sans l’estomac pour nous nourrir, et dans une moindre mesure, sans le cœur pour mettre les nutriments en circulation dans le corps, tout le bel édifice s’effondre.

Bon nombre de troubles psychologiques peuvent d’ailleurs ainsi être résolus presque miraculeusement, en soignant tout simplement les intestins.

En tant que membre du règne animal, nous faisons passer les nutriments par notre lumière intestinale (l’estomac étant une portion spécialisée de ce « tube »), et ce sont les intestins qui font ensuite tout le boulot, pour qu’en fin de chaine, nos cellules soient nourries. Tout ce que nous ingérons pour nous nourrir passe par notre bouche, et ce dont nous n’avons pas besoin ressort par notre anus. Quant aux reins, ils sont chargés d’évacuer les déchets métaboliques produits à même le corps, ainsi que les trop plein de toxines liés à une alimentation mal adaptée.

C’est très schématique, mais nous retrouvons cette constante dans tous le règne animal.

Vous allez comprendre pourquoi je vous parle des animaux quand le sujet est les plantes et le sol. J’y viens :

Penchons nous maintenant sur le cas particulier des araignées : elles capturent leurs proies dans leur toile, les endorment, puis elles injectent l’équivalent de nos sucs gastriques dans le corps de l’insecte capturé. Ensuite, elles n’ont plus qu’à attendre que les acides agissent et liquéfient les chairs, avant d’ingérer tranquillement le produit de cette digestion externe.

Les araignées auraient-elles redécouvert une stratégie déjà adoptée par les plantes des millions d’années avant elles ?

Je reprends cette partie du message d’Olivier Barbié qui rejoint et vient confirmer mon intuition :

« Dans le sol, la limite entre couche morte et substrat est particulièrement floue. Au point qu’il est difficile de dire où s’arrête la plante. C’est comme si leurs viscères étaient invaginées. Imagine que ton ventre soit ouvert vers l’extérieur au lieu d’être un sac ? Où commencerait et où finirait ta flore stomacale ? Que penser des déchets de digestion ? Des cellules épithéliales mortes ? Des sucs digestifs rejetés dans environnement ? Surtout si tu vivait dans l’eau ? Notre point de vue est trop anthropocentrique. Je crois que c’est pour cela que nous avons tant de mal à comprendre les plantes et du même coup la nature exacte de ce qu’est le sol exploré par les racines. »

(C’est moi qui souligne)

J’ajoute que nous ne nous comprendrons pas vraiment nous même, en tant qu’espèce et en tant qu’individu, si nous ne changeons pas aussi le regard que nous portons sur nous même.

Et si l’on prend un peu le temps d’y réfléchir, il apparait que nous ne sommes pas, comme la plupart d’entre nous le croient, des cerveaux dotés d’un cœur et d’un estomac. Nous sommes avant tout des estomacs, plus un cœur, dotés d’un tas d’organes, dont le cerveau, et capables de développer un intellect puissant.
La nuance est de taille.

Remettons les choses dans l’ordre, faisons un peu le ménage et redonnons un coup de neuf à nos représentations mentales, et le monde nous obéira à la hauteur de notre propre obéissance envers lui.

J’ajoute que je suis heureux de faire partie d’une école où il est encouragé de remettre en question les prémices même de la discipline étudiée. A la fois étudiant, chercheur et penseur, j’ai le sentiment de vivre quelque chose de véritablement enrichissant, comme si j’étais une sorte de pionnier des temps modernes, et cela sans forcément avoir à quitter la ville.

Merci à Olivier Barbié de nous inviter à partager cette liberté d’esprit qui l’anime. Pour ceux que l’agriculture naturelle intéresse, je redonne le lien vers le site de l’ITAN (Institut d’Agriculture Naturelle) :

Cliquez sur l’icône :
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Cordialement,

Oromasus

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Agriculture et alimentation

Bonjour à toutes et à tous,

Je reprends ici un fil de discussion commencé sur le Forum de l’ITAN dans le sujet : « Une maladie… Que faire en A.Naturelle ? ».

La question posée par l’un des élèves était la suivante :

« penses tu que la nourriture tiré de l’élevage est compatible avec notre dessein d’humain »

Je m’intéresse et me forme en ce moment à l’approche hygiéniste de la santé et en particulier de la nutrition (merci vivrecru.org). Le but général de ce courant étant de définir ce qui est physiologiquement adapté à notre organisme humain, tant d’un point de vu alimentaire que comportemental.

Le sujet peut sembler assez éloigné de l’agriculture, mais pourtant, le lien entre l’alimentation et la production de nourriture est fondamental. Ne serait-ce que pour le producteur qui désire s’adapter au consommateur.
Suivra t-il les petits désirs égotiques de ce dernier quitte à ruiner sa terre pour des questions d’argent, ou cherchera t-il à produire une nourriture de qualité en prenant en compte la santé de ses clients ?

Les hygiénistes nous exposent que le mot « omnivore » signifie que nous sommes capables de manger un peu de tout sans tomber malade. Ce qui est exacte.
Mais au sens strict, biologiquement parlant, quoi que potentiellement omnivores, nous sommes avant tout des frugivores. Autrement dit, nos organes d’assimilation des nutriments sont parfaitement adaptés à un régime composé essentiellement de feuilles tendres et de fruits biens mûrs, ce à quoi s’ajoutent quelques racines, un peu de viande, des œufs, et des insectes ou larves d’insectes trouvés de manière opportuniste.

Ça ce sont les données objectives. Mais l’homme est un animal subjectif et culturel, et quoi que bien plus rentable économiquement et plus sain pour sa santé, la consommation d’insectes n’est pas encore d’actualité en France. Et comment résister à une bonne tranche de jambon Corse ou à un petit verre de vin rouge me direz-vous ? J’en conviens, ce sont des petits plaisirs de la vie dont il serait difficile de se passer définitivement.

Autant dire que c’est l’ensemble de notre mode alimentaire qui doit être revus et corrigé si nous désirons nous conformer à cette notion de nourriture physiologique. A partir des prémices de l’hygiénisme, nous pouvons même nous poser la question : la nourriture cuite est-elle adaptée à nos organes de la digestion et de l’élimination des déchets ?

Selon une étude scientifique récente, si plus de la moitié de ce que nous mangeons à été cuit, alors le corps ne peut plus gérer l’excès de toxines qui stagne dans l’organisme. Il considère alors la nourriture comme un corps étranger et la traite comme tel.

En effet, la cuisson tend à dénaturer les aliments en favorisant les réactions chimiques. Une cuisson lente et à base température sera plus à même de conserver intactes les vitamines et les oligo-éléments, qu’une cuisson rapide au point d’ébullition. Sous l’effet de la chaleur, les produits se déshydratent (or c’est l’eau qui transporte les nutriments), et surtout, les molécules directement assimilables par le corps sont transformées en chaines plus longues dont le corps ne saura que faire.

En ce qui concerne les protéines, depuis leur découverte, les scientifiques en ont fait grand cas au point de créer une sorte de mythe moderne : « il faut manger beaucoup de protéines pour être en bonne santé ! ».

Il est pourtant démontré scientifiquement que pour un adulte, l’apport calorique moyen idéal se situe aux alentours de 80% de sucres, 10% de lipides et 10% seulement de protéines. De plus, ce ne sont pas vraiment des protéines dont le corps à besoin, mais bien plutôt d’acides aminés dont leurs chaines carbonées parfois très longues sont constituées. Et qui dit « très longue » dit aussi « très coûteuses en énergie pour être décomposées ».
Un excès de protéines épuise donc les organes internes comme le foi, les reins et indirectement le cœur.

Même si ces arguments sont trop nébuleux ou compliqués pour vous convaincre, voici un exemple qui parlera à tout le monde sans chichis : dans le lait maternel, le pourcentage de protéines est en dessous des 10%. Pourtant, les nourrissons élevés au sein ont une croissance normale. Voir même exceptionnelle quand on mesure la vitesse à laquelle ils grandissent.

Il ne s’agit pas ici de faire tout un exposé sur la physiologie humaine, mais juste de montrer que les modifications de notre mode de vie ont, au fil des millénaires, entrainé l’espèce humaine à s’éloigner du régime alimentaire de base qui était le sien. Ce qui expliquerai que malgré les avancées spectaculaires de la connaissance scientifique et des technologies médicales, nous connaissons actuellement une recrudescence de maladies dites « dégénératives » ou encore « auto-immunes », contre lesquelles nous sommes bien désarmés.

Je reviens donc à la question initiale, car elle est bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord : la nourriture tiré de l’élevage est-elle compatible avec notre dessein d’humain ?

Combien d’agriculteurs se posent la question de savoir si ce qu’ils produisent est physiologiquement adapté à la nutrition humaine ou pas ? Il me semble pourtant fondamental de commencer par définir les besoins réels avant d’envisager une entreprise, quelle qu’elle soit.

Je ne suis pas végétarien et mon propos n’est pas de défendre telle ou telle orientation alimentaire. De la même manière que mon inclination en faveur de l’agriculture naturelle n’est pas dictée par une question idéologique, mais par une intuition intime que viennent renforcer les données concrètes sur le terrain et les connaissances scientifiques avérées.

Allons plus loin.

Si d’un point de vu alimentaire et médical l’excès de viande est contrindiqué, peut-être l’élevage se justifie-t-il du point de vu économique ? Pourtant, contre toute attente, il n’en est rien lorsque l’on prend la peine de creuser un peu la question.

Comme vous l’avez tous déjà certainement lu quelque part, il peut être démontré que l’énergie dépensée pour produire un kilo de viande, est plusieurs fois supérieur à l’énergie contenue dans ce même morceau de viande. De même, l’espace de champ requis pour élever une vache permettrait de produire une quantité énorme de fruits et légumes. Pour s’en donner une idée, il n’y a qu’à voir ce qui peut être produit sur une surface de 1000m² à la ferme du Bec Hellouin. Combien de fois cette même surface pour une seule vache, sachant que les fruits et légumes viennent tous les ans, là où l’animal met des années à arriver à maturité ?

Dans ces conditions, est-il judicieux d’investir dans une activité qui repose sur l’élevage ? Et que dire de la part que ce dernier prend dans la politique agricole française ?

Et là vous allez me dire que la France produit de la viande car les français en réclament. Ce qui est vrai. L’offre s’adapte à la demande et le consommateur est prêt à payer deux fois pour s’offrir le luxe d’une bonne tranche de lard. Une première fois indirectement, via les subventions d’état versées pour aider la filière porcine, et une seconde fois à la caisse du grand magasin où il engraisse au passage la grande distribution.

Comme nous l’avons vu plus haut, dans la mesure où notre régime physiologique est fait pour absorber un peu moins de 10% de protéines par jour, est-il judicieux de se gaver de viande ? Sachant qu’il s’agit là d’un aliment ultra protéiné ! Et je ne vous parle pas d’autres facteurs de dérèglement comme le stress qui inhibe les fonctions rénales ou les céréales qui engluent littéralement les intestins.

Mon intension n’est aucunement de faire peur, seulement d’attirer l’attention sur le fait que nous faisons entrer beaucoup de choses dans le corps, et qu’il lui faudra ensuite les évacuer. Si nous perturbons l’élimination de ces déchets métaboliques par d’autres pratiques, elles aussi non adaptées à ce que nous sommes physiologiquement parlant, alors nous aurons un jour ou l’autre besoin d’avoir recours à la chimie et aux médicaments afin de conserver un semblant de bonne santé.
Autant dire que nous nous empoisonnons à petit feu, surtout si la viande que nous mangeons est pleine d’hormones, d’antibiotiques, de colorants et de conservateurs divers et variés…

En somme et d’un point de vu symbolique, il n’est pas étonnant que de nos jours l’homme traite la terre et les bêtes comme un sagouin, puisque c’est ainsi qu’il traite son propre corps sans faire mine de s’en rendre compte.

Ce petit panorama rapide ne se veut pas spécialement alarmiste. Je ne fais là qu’énumérer les raisons qui m’amènent à penser qu’une activité économique reposant sur la production de viande (ou de lait), est non seulement pas rentable, mais qu’en plus elle est plutôt délétère pour l’être humain et son environnement.

Ce qui ne m’empêche pas de manger un bon steak haché de cheval de temps en temps et d’envisager l’élevage de poissons ou d’insectes.

Je ne suis pas un militant de quoi que ce soit, si ce n’est de mon propre épanouissement. Mais il me semble qu’objectivement, l’élevage généralisé et industriel tel qu’il est pratiqué aujourd’hui n’est pas compatible avec le dessein humain. Ni pour sa santé, ni pour la gestion de ses territoires agricoles, ni pour son économie de marché.

Beaucoup moins d’acides et beaucoup plus de bases. Autrement dit, plus d’intuition et moins d’intellect, voilà à mon sens le terreau idéal pour l’expression d’une humanité en bonne santé mentale et physique.

D’autres parviendront surement à d’autres conclusions par d’autres raisonnements. Je leur laisse la responsabilité de leurs choix et m’en tiens aux miens. Parfois ça peut être simple la vie.

Je ne mange plus aujourd’hui que des produits crus, le plus frais possible, et je nourris des vers de compost avec les épluchures et déchets de cuisine. J’espère très bientôt pouvoir déféquer dans de la sciure plutôt que dans de l’eau.

Est-il nécessaire d’en arriver à de tels extrêmes pour revendiquer la santé ? A cette question je dirai qu’il revient à chacun de faire ses propres expériences pour ne retenir au final que ce qui est bon pour lui. Ce qui convient à untel ne convient peut-être pas tel autre ou telle autre.

Personnellement, les données théoriques m’ont parues assez solides pour que je tente l’expérience du crudivorisme, et sans non plus en faire une religion, je m’y tiens et ça me réussi plutôt bien.
J’ai les idées plus claires et j’ai gagné en énergie. Je peux ainsi enrichir ce blog avec un point de vu assez proche de celui de Fukuoka, puisque dans mon esprit, l’agriculture est d’abord un état d’esprit, qui vient ensuite reposer (ou pas) sur des techniques agronomiques.

En remettant les choses dans cet ordre : un état d’esprit, puis une pratique adaptée, on devient alors en mesure de se poser des questions qui sortent un peu des chemins déjà battus : à quoi bon sophistiquer l’élevage des porcs en créant des surplus inutiles, si c’est non seulement pas rentable, mais qu’en plus c’est délétère pour la santé du consommateur et pour l’équilibre des régions ?

Pourquoi ne pas se contenter de quelques petites exploitations familiales où les bêtes sont élevées qualitativement plutôt que quantitativement ? D’autant que le porc peut s’avérer utile à la ferme pour recycler les déchets végétaux et pour travailler le sol en déterrant les tubercules… Sans parler de leurs déjections qui peuvent alimenter le cycle de l’azote à un endroit ou l’autre du système agricole.

Je termine ce message par un autre questionnement. Je suis peut-être un peu présomptueux pour prétendre m’attaquer à un mythe vieux de 12 000 ans, mais j’ose tout de même vous soumettre ce questionnement :

« pensez-vous que la nourriture tirée de la culture de céréales est compatible avec notre dessein d’humain ? »

Encore une fois, mon objectif n’est aucunement de convertir qui que ce soit à des idées toutes faites, ni de faire de la provocation gratuite, mais bien plutôt de m’interroger avec vous sur la pertinence de nos modes actuels de production alimentaire. Et en tant qu’élève de l’EAD (École d’Agriculture Durable) qui se destine à une reconversion dans le (non-)travail de la terre, j’estime que ces questions sont pertinentes et méritent d’être soulevées. Au moins une fois.

Bien cordialement,

Oromasus

Le principe d’homéostasie

Bonjour à toutes et à tous,

Ce qui est bon dans l’époque que nous vivons (tout n’est jamais ni tout noir, ni tout blanc), c’est que la connaissance peut maintenant circuler librement. Il n’est plus besoin de se cacher derrière un langage codé et on ne risque plus sa vie à le faire.

De plus, en France aujourd’hui, le niveau d’instruction est tel que cette connaissance n’est plus réservée à une élite d’intellectuels triés sur le volet. Elle est accessible, en langage courant et moderne, disponible pour qui est assez curieux pour la rechercher par lui-même et assez souple d’esprit pour accepter momentanément de voir les choses autrement.

Descartes, avec Spinoza et bien d’autres, appartient à un courant de pensée très ancien. Un mouvement (à l’origine informel) que l’on associe, soit dit en passant, à la société secrète des roses-croix. Se prétendre cartésien ne suffit pas, et Descartes lui-même n’a révélé au monde que ce qui lui était permis de dire, compte tenu du contexte bien particulier de son époque.

L’essentiel de ma formation vient de ce fond là, qui est en quelque sorte la version occidentale de ce que sont les Shiva Sutra et le Shivaïsme du Cachemire en Inde. Un enseignement divulgué sous le manteaux, mais qui refait surface dès que les conditions deviennent plus clémentes et favorables.

J’ai été formé pour devenir un spécialiste de ces questions, et si affinité, pour devenir à mon tour formateur. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais à ce jour, les élèves intéressés par ce genre de sujets ne courent pas les rues. Je les applique donc à mon propre niveau, ce qui me convient très bien et m’amène à m’intéresser aux fondamentaux, et donc à l’agriculture.
La production d’une nourriture saine et nourrissante, est à ce jour, pour moi, la meilleur manière d’appliquer concrètement dans ma vie ce que j’ai appris par l’intermédiaire de la psychologie ésotérique.

Maintenant, si je peux en faire profiter les lecteurs de mon blog ou les élèves de l’ITAN, je pense que je suis capable de trouver les mots justes, de manière à ne pas non plus sombrer dans le mysticisme et la fantaisie. J’hésite toujours à aborder ces sujets, car j’ai peur d’effrayer les gens. Mais je suis ravis de partager cette connaissance dès que l’on m’en donne l’occasion.

Voilà à la suite, ce que je peux ajouter en ce qui concerne la maladie, et en particulier celle des plantes cultivées puisque c’était l’objet initial de ce message remanié en article :

Comme je m’intéresse en ce moment à la diététique et à la santé humaine, un parallèle peut facilement être fait avec la santé des plantes. Que ce soit pour les humains, les animaux ou les plantes, lorsque l’on parle de santé, une des notions fondamentales à comprendre est celle d’Homéostasie.

Il y a un passage dans ce qu’à écrit une élève de l’ITAN, qui peut m’aider à développer cette notion :

« Les maladies du sol : elles y sont toutes à l’état de dormance, elles n’attendent qu’une chose, c’est qu’on leur prépare le terrain… »

Les maladies sont toutes à l’état de dormance. Ce qui signifie qu’elles sont là tout le temps, mais qu’elles ne le sont pas toujours de manière manifeste. Idem à l’intérieur de notre corps. Lorsque nous tombons malade, c’est parce que nous avons préparé le terrain pour que telle ou telle maladie passe de l’état « potentiel » à l’état « manifesté ».

Fort de ce nouveau point de vue, la maladie n’est dès lors plus un phénomène gênant qu’il nous faut combattre à grand renfort de produits chimiques ou de médicaments (pléonasme), mais le signe qu’un déséquilibre s’est produit. A nous d’en tirer les conclusions.
Idem pour les adventices ou les rudérales (les fameuses « mauvaises herbes »). Elles viennent, nettoient le sol là où certains nutriments s’accumulent, et semblent presque le préparer pour la venue d’autres espèces. L’ensemble concourant inexorablement à rétablir l’équilibre qui avait été rompu initialement par l’activité humaine, ou par des conditions naturelles bien particulières ou exceptionnelles.

Cette force, qui revient à l’assaut tel le ressac dès que l’on relâche l’attention, c’est l’homéostasie. Quand nous tombons malades, nous ne voyons que des symptômes gênants, là où n’existent que des processus naturels que le corps met en branle afin de rétablir son équilibre acido-basique.

En somme, et ce n’est pas là de la croyance ou de l’espérance béate, moins nous intervenons, et plus nous permettons à l’homéostasie de rétablir l’équilibre idéal que nous appelons « santé ».

Ce n’est pas une raison pour ne pas intervenir afin de sauver une récolte, ou pour soulager un malade. Mais plutôt que de se contenter de les traiter sans voir plus loin, remercions plutôt ces symptômes de nous prévenir qu’un déséquilibre s’est produit. Et surtout, cherchons la cause première de ce déséquilibre, cela afin qu’il ne se reproduise pas. Ou qu’il ne ressurgisse pas de manière plus problématique ailleurs…

Dès lors que nous la reconnaissons pour ce qu’elle est et que nous la favorisons, l’homéostasie naturelle du sol opère, année après année. Même un sol maltraité possède la capacité de se régénérer avec le temps. Combiné à l’expérience d’un agriculteur connaissant bien son sol, ou d’un être humain connaissant bien son corps, l’homéostasie naturelle permet de tendre vers l’idéal recherché, qui est de rester en bonne santé.

Je m’aperçois qu’il faudrait de longs développements pour traiter le sujet comme il se doit. Je n’en trace ici que les grandes lignes.

Ce n’est pas de la magie, c’est un principe naturel qui semble même omniprésent dans le monde du vivant. Après avoir été blessé, le corps possède la capacité innée de se reconstituer. Le sol aussi…

Tirons partie de cette faculté et intégrons là dans notre réflexion agronomique et médicale. Je crois que c’est l’essence même du point de vu de Fukuoka.

Cordialement,

Oromasus

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